Avec ce petit croquis fait depuis Ti'Ouane, dans la baie de tous les Saints, nous souhaitons une très bonne année 2010 à tous ceux qui nous suivent sur notre blog, à leurs familles et à leurs proches.
Les navigateurs d’autrefois craignaient le passage de l’équateur (la ligne) où la navigation était souvent pénible. Il fallait donc éviter les colères de Neptune, Dieu de la mer. Lors de petites cérémonies à bord, les novices (ceux qui n’avaient jamais passé cette ligne imaginaire) demandaient l’autorisation de pénétrer dans l’hémisphère sud.
La tradition se perpétue, et a été respectée le 8 décembre sur Ti’Ouane. Neptune (en fait le capitaine) et son épouse Amphitrite (épouse du capitaine dans la vraie vie) on fait subir à Philippe et Jean les épreuves initiatiques préalables à l’autorisation : suppliques, hommage rendu à Amphitrite, potion pour purification interne, arrosage à l’eau de mer pour purification externe, blanchiment ultime à la farine…
La ligne a pu être franchie en toute quiétude le 9 décembre 2009 à 04 heures 42, comme témoigne le GPS du bateau. Nous étions à la latitude "zéro degré".
Les alizés (vents de la zone intertropicale) de l’hémisphère nord (moitié de la terre située au nord de l’équateur) et de l’hémisphère sud (moitié située au sud de l’équateur) se rencontrent vers l’équateur et s’orientent vers l’ouest du fait de la rotation de la terre. C’est la zone de convergence intertropicale (ZCIT que l’on voit sur la carte extraite de la revue « Voiles et voiliers »). L’eau très chaude s’évapore, créant de gros nuages noirs chargés d’orages (des grains), le vent tombant dans le secteur autour des grains, mais pas dans les grains ! C’est le « pot au noir ». On était contents de faire l’expérience de le traverser, on était contents aussi de le quitter !
Les photos ont été prises en début d’après-midi !
Le thon et la dorade
Ce n’est pas une fable de La Fontaine !
Alors que le vent nous avait abandonnés à l’approche du « pot au noir » (voir la suite), Alain a fait une touche. Il a fallu lutter plus d’une heure pour ramener à bord ce thon Albacore, de plus de 150cm de long, 50kg de poids, et 115cm de tour de taille. La plus grosse prise de la vie de pêcheur d’Alain!
On a partagé avec deux bateaux qui étaient dans les parages, en leur envoyant leur portion au bout d’une corde (pardon, un bout…), eux-mêmes la saisissant avec une gaffe (petit harpon).
En approchant du Brésil, Alain et Philippe ont pêché au petit matin une dorade coryphène de 148cm, 35kg.
Le départ de Mindelo (île de Sao Vincente), s’est fait par bon vent le 1er décembre 2009.
L’équipage était constitué d’Alain (capitaine) et Marie-Laurence, Philippe venu juste pour la traversé, et Jean. Dominique avait choisi de retourner à Paris.
Quand le vent s’est calmé, on a pu hisser le Spi. Par malchance (ou par maladresse…) il s’est enroulé autour de l’étai avant (qui soutient le mât), formant ce que les marins appellent une « cocotte ».
Il a fallu le dérouler, en faisant faire à Ti’Ouane des tours dans l’autre sens (voir la trace du bateau sur l’écran)!
On a fait aussi des petits travaux de matelotage, comme par exemple fabriquer ce qu’on appelle un « œil épissé » pour l’amarrage du bateau à quai.
Bien sûr les levers et couchers de soleil sont toujours aussi beaux en mer. Nous avons pu en particulier observer le « rayon vert », ce dernier rayon lancé par le soleil quand il se couche et que la ligne d’horizon est très très nette.
Et puis il y les observations du ciel austral (autour du pôle sud) la nuit, avec en particulier la « croix du sud », constellation (groupe d’étoiles formant une figure) qui indique la direction du pôle sud céleste. Contrairement au pôle nord marqué par l’étoile polaire, il n’y a pas d’étoile visible à l’emplacement du pôle sud. Le pôle nord et le pôle sud célestes correspondent à l’axe de rotation de la terre sur elle-même.
Enfin, nous avons eu quelques passagers clandestins à plume, venus se reposer la nuit.
L’arrivée à Salvador de Bahia, ancienne capitale du Brésil, s’est faite le 16 décembre 2009 en fin de nuit, la ville était encore endormie. Nous avions fait la traversée en un peu moins de 15 jours.